L'environnement propice (à l'échec)

Si vous tenez vraiment à ne pas réussir votre entreprise, commencez par soigner votre environnement de travail.

Non pas pour le rendre agréable ou stimulant. Non. Faites-en une forteresse de distraction, un sanctuaire du flou, une cellule de l’inefficacité.

Pour ma part, j’ai choisi la voie du home office amélioré.

Pas celui des influenceurs à plantes suspendues et mugs design. Non, le vrai. Le brut. Celui où le canapé tient lieu de bureau, de salle d’attente et parfois même de confessionnal existentiel.

Certains s’en sortent très bien depuis leur salon.

Mais moi, j’ai poussé le concept jusqu’au bout : ne jamais m’installer vraiment quelque part, flotter d’une pièce à l’autre comme une âme en peine numérique, trimballant mon ordinateur à bout de genoux.

📍 Recette d’un environnement "anti-business"

• Un canapé-lit fatigué, moelleux juste ce qu’il faut pour anéantir toute ambition.

• Une télé toujours allumée, dont les voix font office de faux collègues imaginaires.

• Un frigo persuasif, qui m’appelle toutes les douze minutes avec la voix d’un ami toxique.

• Un vieux sudoku jauni, devenu plus urgent que mes relances client.

• Et bien sûr : LinkedIn, ce miroir déformant de la réussite, où je viens me comparer pour mieux me convaincre de mon inutilité.

Mais ce serait trop simple si ça s’arrêtait là.

Non, le vrai coup de maître, c’est de ne pas avoir de lieu dédié.

Travailler ici ou là, selon l’ombre, le Wi-Fi ou l’humeur du chat.

Errer d’un coin de table à une pile de coussins, en slalomant entre les Lego et les Playmobil qui ont, eux, une stratégie bien plus solide que la mienne.

Je suis suivi partout par un monde miniature et coloré, qui prend un malin plaisir à s’installer sous mes pieds.

Marcher sur une brique Lego à 7h58, c’est une excellente façon de commencer la journée avec l’envie de tout abandonner.

📉 Bilan : une spirale descendante bien ficelée

Je m’isole.

Je m’invente des priorités absurdes.

Je me juge, je me compare, je me juge encore.

Et surtout : je ne fais rien.

Rien d’utile, rien d’important. Juste une agitation de surface, comme un hamster dépressif dans une roue en bois flotté.

🎯 Et vous ?

Avez-vous, vous aussi, créé un écosystème propice à l’échec ?

Travaillez-vous dans un placard à balais ? Dans votre voiture ? Dans un open space chez les beaux-parents ?

Partagez vos décors de rêve, qu’on puisse s’inspirer les uns les autres.

Ou au moins, se sentir moins seuls dans cette grande aventure qu’on appelle… ne pas réussir.