Ne pas communiquer, le plan parfait pour rester invisible

Il y a ceux qui bâtissent une stratégie de visibilité.

Et puis il y a moi, qui bâtis une forteresse de flou autour de mon activité.

Je trouve ça magnifique de ne pas communiquer.

Et quand je communique, c’est toujours avec un certain talent pour l’imprécision inspirée.

Je garde en moi l’espoir naïf (mais tenace) que quelqu’un, quelque part, viendra frapper à ma porte par pure intuition divine et me demander une médiation ou un coaching.

Je suis agnostique. Mais je crois fermement au Saint-Esprit du bouche-à-oreille silencieux.

Le flou, un positionnement assumé

Mon métier ? Bonne question.

J’ai eu la bonne idée de choisir des professions qu’on comprend mal, qu’on confond souvent ou qu’on caricature volontiers.

Prenez médiateur : immédiatement, on me parle de médiateur urbain ou de médiation culturelle.

Et coach ? Aujourd’hui, tout le monde est coach. Coach sportif, coach de vie, coach Instagram.

Un mot fourre-tout, usé jusqu’à la moelle, qui fait lever les yeux au ciel.

J’essaie parfois d’expliquer. À des amis, à de la famille.

Mais au mieux, on me répond :

“Ah, donc tu fais un peu comme un psy, mais pas vraiment, et en entreprise, c’est ça ?”

Oui. Non. Enfin… je ne sais plus.

Même ma femme ne sait pas exactement ce que je fais. (Je crois qu’elle n’ose plus demander.)

L’invisibilité stratégique

Moins je parle de ce que je fais, plus je suis libre de… ne rien faire.

C’est logique :

• Personne ne me connaît →

• Personne ne me contacte →

• Je peux rester dans mon coin avec mes fausses tâches importantes.

  
  

Ma stratégie préférée ?

Travailler sur mon site internet. (Depuis 5 ans.)

Et tant que mon site n’est pas parfait — je ne peux pas communiquer. Parce que sinon je vais passer pour un baltringue, évidemment.

La boucle est bouclée

Je ne sais pas expliquer ce que je fais →

Je repousse la création de mon site →

Je ne sors pas, je ne communique pas →

Personne ne me voit →

Et je continue de ne pas savoir expliquer ce que je fais.

C’est élégant, circulaire, poétique même.

Un vrai chef-d'œuvre de sabotage doux.

Bonus : "Vivons cachés"

J’aime beaucoup cet adage :

“Vivons heureux, vivons cachés.”

Perso, je le revisite en :“Vivons cachés, vivons invisibles, vivons non rentables.”

Et vous ?

C’est quoi votre excuse préférée pour ne pas communiquer ?

Vous attendez que votre logo soit fini ? Que Mercure soit en rétrograde ? Que quelqu’un vous valide ?

Dites-moi tout, qu’on monte un collectif silencieux.